Mercredi, dernier jour à New York. Ce matin, nous
devions rendre notre appartement de Williamsburg pour 11 heures AM comme on dit
ici. L'après-midi de libre ? Une voiture (on ne vous a pas dit, un vrai taudis,
mais nous en reparlerons) à notre disposition ? Avant de prendre la route des
Hamptons, nous nous sommes dits, suivant les conseils judicieux d'un certain
Jean-Marc D., merci à lui, que ç'eut été bien dommage de ne pas faire une petite
halte à Coney Island. "Coney
Island est une ancienne île devenue péninsule
et située à l'extrême sud de l'arrondissement de Brooklyn, dans la
ville de New York", nous apprend Wikipédia. C'est un quartier
populaire. Russes, Ukrainiens (c'est l'endroit où a été tourné Little Odessa, Juifs séfarades, Chinois, Porto-Ricains, Mexicains, Syriens plus récemment... De nombreuses communautés y vivent. Coney Island abrite surtout
un gigantesque Luna Park. A côté, la foire du Trône, c'est de la
rigolade. Tout est bon pour vous y faire dépenser vos billets verts. Les
attractions sont hors de prix (on y a accès l'achat de crédits). Nous nous
sommes ainsi délestés de 100 $. Et encore, comme nous faisons attention à ce
qu'Arthur mange, nous avions préparé nos propres sandwichs. Ce qui nous aura épargné
d'engloutir les hot-dogs spongieux de graisse qu'on mange ici dans les
fast-foods se trouvant entre le parc et la plage. Coney Island, c'est beaucoup
de bruit, un soleil de plomb et une forte odeur de gras, omniprésente.
C'est l'Amérique de base.
Tout le contraire des Hamptons, où nous sommes
arrivés hier soir. Là, nous sommes parmi les élites. La moindre bicoque se vend un "petit"
million de dollars. Et encore, ça ne sera guère mieux qu'un cabanon. Pour
une belle baraque avec piscine, comptez deux à trois fois plus. Ici, pas de fans de
base-ball promenant leur pit-bull avec la casquette de Yankees de New York, des tongs et un short. Ici,
c'est plutôt bermuda, chaussures bateau et polo (bien repassé, hein !) avec les Ray-Bans et le labrador au bout de la laisse . Vous
connaissez la série "Revenge", sur Canal plus ? Non pas que ce soit
une bonne série TV, néanmoins, jetez-y un coup d'oeil et vous comprendrez. Dans
les Hamptons, les milliardaires sont entre eux. C'est un vrai cocon de la
jet-set new-yorkaise. Dans les rues, un indice ne trompe pas : on voit plus de
voitures de marque allemande (et pas de la vulgaire Volkswagen, sans doute trop
cheap). De la décapotable, du coupé, de la berline familiale, de gros SUV. Il y
en a pour tous les goûts. Les Américains d'ici ne roulent pas "made in the
USA". Les plus désargentés roulent japonais. Toyota, de préférence. Bref,
c'est un peu dis moi dans quelle voiture tu roules, je te dirai qui tu es.
Evidemment, pour "protéger" tout ce petit monde, il faut des
policiers. Cela tombe bien, ici, ils sont légions. Et d'après le couple Moulin
(nos gentils docteurs de dimanche dernier), ils sont "mean".
Comprenez pas tendres avec les "envahisseurs", lesquels sont nombreux
pendant l'été. Ce jeudi matin, nous sommes allés, en bons américains,
faire nos courses de nourriture au "Mall" voisin. C'est à 18 km. Nous
avons mis plus d'une demi-heure pur y parvenir. La circulation dans les
Hamptons, en juillet et août, est un enfer. Mais nous sommes plutôt bien lotis.
Comme nous avons échangé notre maison avec des locaux, nous avons droit aux
mêmes privilèges que ces derniers. Carte de stationnement résident,
accès gratuits aux parkings des plages locales, etc.
La maison où nous résidons se trouve dans
East Hampton, quasiment à la pointe de Long Island, juste avant Montauk, la dernière
(et très chic) station balnéaire quand on va vers l'Est. Nous sommes au
milieu des bois. Daims, biches sont fréquents, paraît-il, dans le fond du
jardin. Génial pour les enfants qui, entre deux parties de base-ball ou de foot US, sont à l'affût dans le jardin dans lequel trône un énorme trampoline qui fait la joie de tous. La maison est très bien, grande, spacieuse et confortable. Il y a juste une petite chose qui nous chagrine, et pas des
moindres : nous avons échangé notre maison avec des Américains peu regardants
sur le ménage. Les Français qui étaient là avant nous nous avait prévenus. Nous
nous étions dits que nous jugerions sur pièce et sur place bien qu'à la vue de l'intérieur de la voiture, il fallait effectivement s'y attendre. Quand on songe que
ces deux derniers mois, nous avons joué les fées du logis pour leur
laisser la maison de la rue Crémieux propre comme un sou neuf, nous avons un peu les "boules". Ce n'est pas la fin du monde (après tout, on est en vacances), mais c'est dommage. Mis à part ce détail, ce serait parfait ! Si nous échangeons
la maison à nouveau les prochaines années, assurément, nous serons plus vigilants sur cette question !
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Notre "cabane" au fond du jardin jusqu'au 28 août |